Regard d’un communiste français sur le Rassemblement national (juin 2024)

Il serait bien d’arrêter d’attaquer le Rassemblement national en évoquant sans cesse les « Pères (fouettards) fondateurs » ou en alertant sur le « retour du fascisme » (voir, entre autres, le parcours d’une Meloni). C’est biaisé et contre-productif.

Et il faut faire preuve de finesse quand on traite des sujets pour lesquels il existe de véritables problèmes (immigration massive incontrôlée, insécurité physique, morale et sociale et effacement de la patrie).

Il est beaucoup plus efficace d’attaquer le RN, d’une part sur son programme anti-social et, d’autre part, sur sa duplicité en matière de défense de la souveraineté nationale. Quant à  son idéologie politique liberticide, elle n’aura qu’à poursuivre celle de l’« extrême-centre » actuellement incarnée par Macron (répression des Gilets jaunes, contrôle social durant le Covid et pour ces Jeux olympiques, 49-3 à répétition, etc.).

J’ai vécu une dizaine d’années dans un quartier populaire de Nanterre et j’ai vu comment le Front national séduisait petit à petit une partie significative des habitants, Français « de souche » et même immigrés voulant « fermer la porte » derrière eux…

L’adoption par le PCF, durant les années 1990, d’une ligne quasi-« social-démocrate » et largement « euro constructive » ainsi que la perte d’autonomie financière, comptable et réglementaire (lié au néolibéralisme) de la Ville dirigée par une municipalité de gauche à direction communiste ont entraîné le délaissement de ces quartiers populaires et un repli des militants communistes sur un entre soi « identitaire » où les revendications sociétales ont souvent masqué l’abandon progressif de la lutte des classes.

Ceci dit, je n’ignore pas le« handicap sociologique » de la fonte des effectifs ouvriers auquel il faut aussi ajouter la défaite du camp socialiste qui a « débridé » le grand capital et son « navire amiral », les Etats-Unis d’Amérique.

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