Quelques notes de lecture

La rivière des castors

Notes de lecture 1 riviere des castors

Ecrit à la fin des années 1950, cet hymne à la nature, aussi belle que cruelle, montrait qu'il était possible d'organiser des rapports plus sains avec elle. Paru à la fin des années 1950, il constituait déjà un plaidoyer pour l'écologie. Pour l'écologie individuelle, locale. Cette écologie n'avait pas encore été dévoyée pour constituer une idéologie politique ou pour servir les intérêts du « capitalisme vert »...

Cette édition date de 1961. C'est une traduction de l'anglais de l'oeuvre écrite par Eric Collier dans laquelle il raconte l'existence de sa famille habitant au Canada, loin de la civilisation. Il y favorisa la réintroduction des castors ce qui permit de réguler à nouveau les cours d'eau dans cette région.

La guerre du feu

Notes de lecture 2 la guerre du feuVoici un livre majeur, un livre puissant dont il est difficile d’en sortir comme on y est rentré ; je veux parler de La guerre du feu. C’est l’écrivain français J.-H. Rosny aîné, un des pères de la science-fiction, qui en est l’auteur.

Dans ce livre, le lecteur se retrouve face à la faiblesse de l’homme en butte aux aléas du monde dans lequel il évolue à cette époque. Mais il y retrouve également sa force, son intelligence et sa volonté de vivre.

Cette histoire commence par le vol du feu, que les hommes de la tribu ne savent pas faire, par un autre clan. Le feu est alors l’élément central, nécessaire à la vie, voire à la survie des membres de la tribu. Deux groupes de chasseurs partent à sa recherche. Rosny nous narre les divers périls qu’affronte l’un des deux groupes lancés dans cette quête.

Et c’est la connaissance, c’est-à-dire la maîtrise du feu, acquise auprès d’autres hommes, qu’ils ramèneront dans leur tribu.

La première fois que j’ai lu cet ouvrage, je ne me suis pas rendu compte des anachronismes ; j’y ai retrouvé la figure intemporelle de l’homme, mais surtout j’y ai vu, d’une part, une illustration de l’importance de la coopération et, d’autre part, la force de l’attachement à son groupe d’origine.

Je vous souhaite un bon voyage dans le temps avec Rosny...

Et en prime, je vous conseille trois autres récits ayant cette même profondeur : La mort de la Terre, Les Xipéhuz et La force mystérieuse.

Simbabbad de Batbad

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Aujourd’hui, l’humeur printanière du temps joue sur la mienne. Je vais donc faire rentrer sur cette petite scène littéraire une publication qui a participé, d’une façon certes modeste, à l’enchantement de ma jeunesse.

Il s’agit de Simbabbad de Batbad de la série « Philémon », une bande dessinée de Fred, parue en 1974. Dans cet album, comme dans tous les opus de la série, nous découvrons un monde poétique et onirique où le personnage central, Philémon, fait des aller-retours entre son petit coin de France et un univers aussi parallèle que farfelu.

Alors, quand ferons-nous ce petit pique-nique sur l’île du « T », présentée dans l’album, qui forme au milieu de l’océan, une des lettres d’« OCEAN ATLANTIQUE » ?

Le retour en France sera sûrement compliqué…Notes de lecture 3b philemon detail

Le soleil va mourir

Notes de lecture 4 le soleil va mourirNous allons maintenant aborder une de mes destinations préférés : la science-fiction.

Et c’est dans le petit port de la SF française progressiste que nous allons accoster après un voyage paresseux sous un soleil complice.

Le soleil va mourir de Christian Grenier, paru en 1977 dans la collection Grand angle, est plus qu’une production littéraire, c’est un manifeste politique, un hymne à la fraternité. Dans un monde futur, le « Conseil des Mille », qui gouverne sagement la planète, luttant contre les misères humaines et prévenant les guerres, doit faire face à l’explosion imminente du soleil due à l’envoi par les hommes du passé de déchets dans l’espace.

Malheureusement, l’humanité, depuis cette période d’espoir autours de 1970, a fini par prendre un autre chemin, celui de la mondialisation capitaliste. Mais cette dernière, durant cette pandémie a montré clairement ses limites. Espérons qu’un nombre croissant de nos frères humains prennent conscience de cette impasse et qu’ils en viennent à souhaiter l’avènement d’une nouvelle Union soviétique à l’échelle de la planète ! Je serais fier que la France, s’appuyant sur sa longue histoire, soit une République d’avant-garde au sein de cette nouvelle Union.

Bien sûr c’est un rêve échevelé, mais un lambeau de ce rêve suffit à me faire vivre…

Qui vient rêver avec moi ?

Les compagnons de la Croix-Rousse

Continuons notre cabotagNotes de lecture 5 les compagnons de la croix roussee le long des côtes de ma petite mer littéraire.

En nous approchant de ce nouveau rivage nous pouvons apercevoir la ville de Lyon ! Ce sont les compagnons de la Croix-Rousse, sortis tout droit de l’imagination, ou de la boîte à souvenirs, de l’instituteur Paul-Jacques Bonzon, qui vont nous la présenter.

Les compagnons de la Croix-Rousse est paru en 1976 dans la collection Idéal-bibliothèque.

Dans ce roman comme tous ceux appartenant à cette série, les personnages, comme leurs homologues présents dans les diverses séries destinées à l’enfance et à la jeunesse, résolvent moult enquêtes et empêchent d’innombrables mauvaises actions. Mais il se dégage de cette œuvre une fraîcheur que l’on ne retrouve pas ailleurs. Cela est dû en grande partie au fait que nos héros viennent des milieux populaires de Lyon.

On m’objectera que ce livre et cette série sont datés. C’est exact et c’est pour cette raison que mes garçons l’ont lu avec profit. Cette lecture les a aidé à prendre conscience du temps qui passe (il n’y a pas de téléphone portable par exemple), a contribué à améliorer leur maîtrise du français (sur le plan de vocabulaire entre autres) et… a permis d’établir une forme de complicité avec leur père.

Si vous voyez Tidou, son chien Kafi et le reste de la fine équipe, soyez sûrs que vous êtes en sécurité. La journée sera belle !

Les druides, des philosophes chez les barbares

Aujourd’hui, nous remontons le cours de la Loire et nous Notes de lecture 6 les druides philosophes chez barbarespénétrons sous une brume matinale en pays carnute. Non, nous ne voyageons pas à l’aide de la machine décrite par Wells, nous remontons le cours du temps grâce à la plume et aux connaissances de Jean-Louis Brunaux, archéologue, chercheur au CNRS.

Cette édition de l’ouvrage intitulé Les druides, des philosophes chez les barbares est parue en 2006 aux éditions du Seuil. Brunaux décrit, en se servant des quelques indices que nous avons, le rôle qu’ont joué ces « spécialistes en tout », (prêtres, philosophes, enseignants, historiens, juristes, etc.) dans la société gauloise, leur ascension, leur apogée et leur déclin.

Il se garde des écueils du celticisme et des écueils, parfois inquiétants, d’un certain nationalisme. Il dépeint les Gaulois comme des acteurs à part entière de l’Histoire de l’Antiquité, notamment dans des domaines « scientifiques » (astronomie par ex.) et philosophiques (proximité avec les pythagoriciens par ex.).

Leur déclin accompagnera celui de la Gaule. Les Gaulois abandonneront le modèle de société régi par les druides, ils seront fascinés et attirés par les valeurs de la société romaine. Ils seront vaincus intellectuellement, surtout au niveau des élites, avant de l’être militairement. Cet épisode d’acculturation radicale à valeur d’avertissement…

Dictionnaire historique de la langue française

Puisque nous venons deNotes de lecture 7 dictionnaire historique langue rencontrer les druides, partons de la Gaule, ou plutôt de tous les différents peuples qui la composent. Permettons-nous même quelques incursions dans le monde d’avant, ce monde qui n’a même pas été évoqué par les auteurs antiques : celui des peuples pré-celtiques.

Ce voyage danse ces temps ignorés par l’histoire à nos jours noyés sous l’information, sera grandement facilité par la lecture ou l’utilisation du Dictionnaire historique de la langue française écrit sous la direction d’Alain Rey. L’exemplaire pris en photo date de 1998.

Cet ouvrage s’intégrera avec bonheur dans votre bibliothèque, à côté de son aîné Le grand Robert de la langue française. Je ne regrette pas d’avoir emporté avec moi ces deux frères de papier de la famille Robert lors de mes déménagements ! Ils ont souvent satisfait mon inépuisable curiosité et m’ont aidé à assurer ma mission de correcteur pour diverses associations.

Nos ancêtres sont parmi nous quand nous pensons, quand nous utilisons des mots ou des avatars de ces mots qu’ils ont employés. Donc, quand nous réfléchissons, écrivons, lisons ou parlons, nous ouvrons des fenêtres sur l’éternité !

Encyclopédie "Tout l’univers"

 
 
Notes de lecture 8 tout l univers index

Voici un cliché de l’index de la série Tout l’univers daté de 1970 et édité par Hachette.

Je concèderais volontiers que cette encyclopédie, à l’heure d’Internet, a pris un sérieux coup de vieux. Pour certains, elle véhicule le monde vu par la bourgeoisie des années 1960 et 1970. Tous ces reproches contiennent une grande part de vérité… vus avec les yeux d’aujourd’hui !

Quand j’avais l‘âge de fréquenter l’école communale et même à l’époque où j’usais mes pantalons sur les bancs du collège, cette encyclopédie était un outil bien utile. De surcroît, elle a participé à ma formation intellectuelle. Dans une certaine mesure elle a pallié les déficiences qui commençaient à apparaître à l’Ecole et aux maladresses, voire au « je-m’en-foutisme » de certains enseignants. Elle a également favorisé une curiosité multiforme qui fut un atout précieux pour forger mon esprit critique. Le côté « optimisme » et les valeurs affichées ou implicites étaient alors partagés par les deux principaux courants qui structuraient alors la vie politique…

C’est fort de cette expérience que, depuis des années et plusieurs fois par jour, je me verse un cocktail médicinal composé comme suit : 2/3 de Gastaud, 1/3 d’Asselineau et un zeste de réaction pure !

Histoire de l’Allemagne contemporaine, RFA – RDA

Notes de lecture 9 histoire allemagne contemporaine badiaLa pénultième destination de notre pérégrination sur la Terre du Livre va nous conduire à Rostock, sur la mer Baltique, grand port de l’Etat des ouvriers et des paysans, la RDA.

Nous serons accompagnés par l’Histoire de l’Allemagne contemporaine, RFA – RDA de Gilbert Badia, parue aux éditions Messidor en 1987. Certains, peu nombreux j‘imagine, préfèreront la version de 1962, intitulée l’« Histoire de l’Allemagne contemporaine, 1933-1962 » parue en 1962 aux Editions sociales et je dois vous confesser que je serais loin de leur en porter grief…

Je n’aborderais pas l’histoire de la RFA qui préfigure l’Allemagne mono-étatique actuelle, pas tout à fait libérée de ces anciens démons. Je préférerais consacrer ces quelques lignes à cette Allemagne qu’on aime, représentée notamment par la RDA. Gilbert Badia, avec une sympathie non dissimulée mais sans complaisance, nous fera découvrir les différentes étapes de l’histoire de cet Etat socialiste.

Avec une sympathie certaine on suivra les efforts gigantesques pour extirper le fascisme, ce qui ne fut pas ou peu fait à l’Ouest. On assistera à la partition de l’Allemagne, imposée en grande partie par les puissances occidentales, en violation des traités. On verra le socialisme remplacer le capitalisme largement responsable des cimes des germano-fascistes On suivra avec un peu inquiétude, de la période Ulbricht aux « années Honecker », les aléas politiques et économiques de cet Etat socialiste ne pouvant s’affranchir suffisamment de la tutelle, parfois pesante, de l’indéniable libérateur soviétique. Et l’inquiétude grandira quand les signes de la défaite du camp socialiste commenceront à apparaître.

Mais le combat pour l’émancipation de l’Homme ne s’achève pas avec cette première expérience socialiste à grande échelle. Il n’est pas possible que les peuples acceptent l’aliénation et/ou l’exploitation dans le cadre du système mondialisé actuel. A chaque peuple d’imaginer et de construire son socialisme.

Et je ne souhaite qu’une chose, c’est que la France soit encore aux avant-postes pour annoncer ce monde nouveau !

Un guérillero dans la tourmente

Aujourd’hui, je vais laisser l’auteur du livre vous présenter ses conclusions. Le fait d'avoir pendant des Notes de lecture 10 tonton tonio le guerilleroannées partagé de bons moments et d’avoir débattu avec lui est déjà un privilège.

Mon oncle avait 16 ans quand la guerre d’Espagne l’a entraîné dans la guerre, il en avait neuf de plus au moment de la Libération. Entre ces deux dates, le communiste qu’il était ne pouvait pas rester passif, il rejoignit donc la Résistance. Après la victoire, il s’installa en France et devint un militant clandestin du Parti communiste espagnol. Quand j’étais petit, à la Fête de L’Humanité, je dégustais les « churros » de mon oncle au stand de « La Verdad » en ignorant qu'il menait cette existence hors du commun !

Voici un extrait de l’opuscule écrit par Matéo BLAZQUEZ-RODRIGUEZ intitulé Un guérillero dans la tourmente édité par l’ANACR en 2004.

« A la Résistance je suis allé tout naturellement, « comme on va à la fontaine ». Dans cette fontaine j’ai bu une eau fraîche et de bonne qualité, l’eau pure de la Fraternité.

J’ai combattu de toutes mes forces pour un monde meilleur en terre française contre la bête immonde.

J’ai combattu en France, comme l’on fait l’ensemble des républicains espagnols, avec leur cœur en Espagne.

Ces éléments, ces quelques repères je les écrits pensant apporter ma modeste contribution non seulement à l’histoire, mais aussi aux valeurs dont était empreint le programme du Conseil national de la Résistance. »

A notre tour, d’être plus grands que nous sommes, en rejoignant « Marta » dans ce combat !

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